ATTENTION SPOILERS PARTOUT

mercredi 22 février 2012

The Sportswriter - Richard Ford

Frank Bascombe est un écrivain de sport pour une revue spécialisée. Il a publié quinze ans auparavant un recueil de nouvelles qui lui a valu estime et fortune. Depuis, c’est la panne sèche. D’ailleurs cette panne-là ne l’émeut pas. Frank est un homme déconnecté. Sa femme est parti parce qu’elle trouvait morne la vie en sa compagnie.

Je n’ai pas terminé ce livre. Ça porte tellement sur les nerfs, cette espèce de néant de valeurs et d’émotions. L’absence de valeurs profondes ne signifie pas que le personnage se vautre dans l’acte gratuit ou dans le genre de pensées nihiliste où rien ne compte, surtout pas la douleur que l’on inflige aux autres. Bascombe est un type correct qui essaie de vivre sans trop faire de mal autour de lui.

Ce qui irrite, c’est à la fois le propos du livre (mais ne l’ayant pas fini, comment osé-je porter un jugement ? – d’autor !) et la manière de l’écriture qui reste collé aux limites du personnage, à ses introspections à tiroir, à des séries de flashbacks sans relief à l’intérieur de flashbacks d’une égalité sans pareille. Il y a quelques bonnes réflexions dans ce roman : mais elles sont éparses, et on sent que l’auteur se préparait à les déclamer, le roman tout entier donne l’impression d’avoir été orienté en fonction de ses réflexions.

Bon. Et puis ça n’avance pas, ça stagne. On s’ennuie en compagnie de Frank Bascombe, on voudrait qu’il fasse quelque chose, qu’il pète, qu’il rote, qu’il saute ses blondes, qu’il vive ! Mais non, Bascombe traîne ses interrogations inintéressantes (il les juge telles lui-même) et succombe à l’indifférence introspective pour un oui et pour un non. Ce n’est ni de la complaisance (au moins, ce serait une émotion !), ni de la morbidité…

Ça parle de l’indifférence, de la perte de l’intérêt – et l’écriture est, hélas, parfaitement idoine avec le sujet.

The Sportswriter
Richard Ford
Vintage, 1986
375 pages
Lu : octobre 93

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