Soudain, l'appareil s'anime et Simon et Mme Gilbert sont pétrifiés d’effroi.
Une voix fluette se fait entendre : c'est celle du Dr Gilbert. Il n'est pas mort ! Il est captif sur la planète Samp – son appareil est un genre de téléporteur. Depuis vingt ans, les Sampys le retiennent car, craignant l'agressivité des humains, ils redoutent l'arrivée inopinée d'autres Terriens sur leur monde. Mais, à côtoyer le Dr Gilbert, les Sampys ont modifié leur opinion; et ils permettent à Simon et à Mme Gilbert de venir visiter Samp.
Les Sampys sont des êtres très différents des Humains. Ce sont des êtres colorés, ils ondulent, etc. Avec son accord, ils décident de faire de Simon leur porte-parole qui retournera sur Terre avec un moyen ingénieux pour jeter les bases d'une paix durable entre tous les habitants de la planète. Après un an sur Samp, Simon est téléporté sur la Terre, à Montréal, où il fomente la grève de tous les enfants jusqu'à ce que la paix soit établie. C'est la grève du sommeil : tous les enfants entrent dans un sommeil calme et serein dont ils ne s'éveilleront jamais si la paix ne se fait pas. Simon, qui n'est pas en phase de sommeil, présent les Sampys aux Terriens et explique le but de leur intervention. Tous sont si émus par de tels propos et par la générosité de l’armée du sommeil que, partout, les armes sont abaissées et la paix l'installe.
Le roman s'adresse à un public très jeune. Le côté gnangnan fait sourciller l'adulte. D’autant plus que l’idéologie derrière l’action des Sampys est parfaitement discutable. L’intervention paternelle d’êtres supposément supérieurs qui se servent d'enfants pour arriver à leur but – aussi noble soit-il – est proprement condamnable... En tous cas, il s’agit d’une tare que l'on ne peut passer sous silence même si le roman est diablement mené : les deux premières parties sont bien enlevées, la découverte du coffre suivie de l'histoire des époux Gilbert, et ensuite la planète Samp.
La troisième partie, le retour sur Terre de Simon, le sommeil des enfants, la prise de conscience des autorités politiques et scientifiques et la mise au rancart du militarisme, cette partie est plus forcément abstraite et plus lente bien que le débat d'idées soit présenté de manière vivante.
En somme, un bon petit roman assombri d'une idéologie suspecte.
L'armée du sommeil
Gilles Gagnon
Québec/Amérique, 1987
124 pages
Lecture : mai 94
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