ATTENTION SPOILERS PARTOUT

lundi 21 mars 2011

Jurassic Park - Michael Crichton

John Hammond a créé un parc zoologique unique au monde. Par récupération et assemblage de particules d'ADN préhistorique trouvées dans les insectes conservés dans l'ambre (les insectes sont riches du sang de leurs victimes) et dans des spécimens congelés, poussé par un considérable effort financier, il a réussi à cloner des dinosaures sur une île spécialement aménagée près du Costa Rica. Son installation est absolument moderne et informatisée; rien ne peut clocher. Sauf que… 1

Parce que son organisation est sous enquête par le secrétariat d'État américain aux exportations technologiques, John Hammond invite un comité sélect de personnalités à venir constater l'avancement des travaux (le Parc Jurassique ouvre dans un an) ainsi que la sécurité des installations. Il y a là un mathématicien de renom, Ian Malcolm, qui se sert de la théorie du chaos pour faire les plus sombres pronostics (à mon avis, dans ce cas, Crichton confond la théorie du chaos avec la loi de Murphy, ha ha ha), un paléontologue qui sera le héros de l'histoire, Alan Grant; deux jeunes enfants, Tim et Alexis; un contrôleur des finances de la compagnie Gentech (qui a des parts importantes dans le parc), Donald Gennaro; le chef de la sécurité du parc et le directeur des relations publiques, plus une galerie de personnages secondaires, ceci sans compter John Hammond lui-même et Dennis Nedry, un petit gros à lunettes, grand champion de l'informatique ayant une crotte sur le cœur contre Hammond et qui mènera tout ce beau petit monde à la catastrophe. Pour se venger d'un mauvais deal avec Hammond, Nedry accepte de voler des échantillons génétiques et de les transférer sur le seul caboteur à faire la navette entre le parc et la terre ferme. Pour perpétrer son crime, il bloque tous les systèmes informatiques de l'île et provoque une panne électrique à la grandeur de l'île (ce dont il ne se doutait pas). Les animaux s'échappent de leurs enclos, surtout les vélocirapteurs et le tyrannosaure. Pour les visiteurs qui faisaient le tour de l'île en véhicules électriques, c'est l'enfer qui s'abat sur eux.

Les animaux s'attaquent à tout ce qui bouge, spécialement à ces petits humains auxquels ils prennent goût. Nous suivrons surtout les péripéties d'Alan Grant et des deux enfants Tim et Alexis dans leur pénible route vers la sécurité (pensent-ils) du chalet des visiteurs. Ils seront spécialement aux prises avec le tyrannosaure qui possède une espèce de sens de l'ubiquité assez étonnant. Et quand ils arriveront au chalet des visiteurs, ce sera pour y être confrontés avec une meute de vélocirapteurs qui les attend.

Évidemment, même la loi de Murphy a ses limites. Tout ne peut pas aller mal. Nos héros seront gagnants et l'île sera détruite par l'armée costaricaine, non sans un généreux dégât d'hémoglobine. Mais, mais, mais, entretemps, des vélocirapteurs auront traversés sur le continent et commencent à rôder dans les forêts de l'Amérique centrale. Le roman finit sur la promesse de ténèbres encore plus noires.

Il y a des choses qui sont typiquement américaines dans ce roman : le jeune héros, Tim, douze ans, capable de remettre en service tout le système informatique de l'île (comment croire à ça — et pourtant, oui, ça marche, merci M. Crichton !); sa tite­soeur, Alexis, qui pleure beaucoup; le méchant financier véreux, Hammond; le scientifique sans conscience, Henry Wu; le scientifique conscience-du-monde, Ian Malcolm; le bon scientifique, Alan Grant. Nous sommes dans l'allègre cliché. Peu importe. Ce qui compte, c'est le suspense — et quel suspense, quelle fabuleuse manière de relancer l'action, de ne jamais la laisser s'éteindre... Et aussi le sujet :ils sont fabuleux, féériques, ces monstres aux noms imprononçables... Crichton distille juste assez d'informations techniques pour captiver. Notamment sur les nouvelles théories de la physiologie et de la sociodynamique dinosauriennes. Tout ça est formidablement intéressant.

Jurassic Park
Michael Crichton
Ballantine, 1991
399 pages

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