Rescue Mission. Le Premier Peloton de Marines est chargé d’aller libérer le fils d’un sénateur capturé par les Weasels. La bagarre va être dure, tous les Marines ont des parents qui furent tués ou pris en esclavage par les Khaliens (nom véritable des Weasels). Leur coup de main est terriblement efficace. Les Marines investissent une colonie weasel et commence un joli massacre à la Rambo. Au moment de libérer le fils du sénateur, ils le surprennent à collaborer avec l’ennemi et l’abattent sans merci. Ne jugez pas les hommes qui font la guerre, dit Drake dans son introduction. Ce qui ne l’empêchent pas, lui, de juger ceux qui « collaborent ». Une nouvelle affreusement écrite, à la limite de la compréhension humaine, banale et moralisante par-dessus le marché, puisqu’elle se termine avec l’exécution d’un traître, au beau milieu du coup de main.
The Dancer in the Flames. En faisant brûler de petites boulettes de C-4, un capitaine voit apparaître dans les flammes une belle femme nue qui danse. Il en devient obsédé, au point de faire brûler une brique de C-4 d’un seul tenant à son poste de commande d’un blindé. Les hommes qui voient s’élever une flamme immense accourent et trouvent à la place de leur capitaine une jeune femme nue, éberluée. Il s’agit d’une sorcière française qu’on avait brûlée en 1429. Elle et le capitaine ont été intervertis. La fin — très explicative — gâche un excellent exercice sur l’obsession.
Arclight. Les hommes d’un char américain découvrent une grotte secrète qui est un temple abandonné. Pendant plusieurs jours, ils sont poursuivis par une divinité courroucée et ils meurent l’un après l’autre, horriblement décapité, jusqu’à ce que des B-52 viennent anéantir les restes de l’ancien temple. Curieuse histoire sur la hantise et la culpabilité que des envahisseurs entretiennent vis-à-vis le pays qu’ils détruisent, et d’autre part, apologie sans merci de la force militaire brute qui règle tout, surtout les problèmes de conscience. Drake n’est pas subtil pour une miette, hélas.
Band of Brothers. Un commando fonce libérer des humains de l’emprise des Slimes (ah, ces joyeux surnoms !), mais les humains sont devenus des collaborateurs et le commando est pratiquement exterminé. Les deux derniers survivants décident de forcer la forteresse et de tuer tout le monde.
Firefight. Un bataillon de cavalerie blindée doit dégager une zone de tir au milieu de la jungle cambodgienne. Plusieurs arbres millénaires s’y trouvent, dont un arbre-dieu. La nuit venue, le bataillon est attaqué par des forces surnaturelles qu’il réussira à vaincre in extremis grâce à la puissance de l’arsenal militaire.
Contact ! Un peloton de chars s’enfonce dans la jungle à la recherche d’un mystérieux objet abattu par l’aviation. Une rencontre avec des Vietcongs fait des ravages dans leur rang. Le capitaine demande que l’on évacue les blessés, ce qui lui est refusé; mais quand il annonce que son escouade a récupéré un extra-terrestre de l’engin, aussitôt on lui envoie un hélicoptère qui refuse de prendre les blessés, seulement l’alien. Alors le capitaine abat l’extra-terrestre.
Best of Luck. Un capitaine américain se transforme en créature monstrueuse et sanguinaire après des combats et s’abreuve du sang des victimes laissées vivantes ou non sur le terrain. Grâce à un talisman ridicule, un soldat parvient à détruire cette créature maléfique. (Après le danger qui vient de l’extérieur, voici que l’ennemi vient de l’intérieur (encore que ce soit un officier, qui sont, après les politiciens les pires ennemis des soldats...))
The Guardroom. Pas lu, ça s’annonçait moche.
The Last Battalion. Hitler vit encore et les Nazis ont une base sur la Lune (ils ont aussi une soucoupe volante) et une autre sous l’Antarctique. Ils ont attaqué un vaisseau extra-terrestre, ce qui va probablement déclencher une guerre intersidérale. Ils enlèvent un sénateur américain pour plaider leur cause devant le Congrès, Malheureusement, les e-t viennent détruire entretemps la base antarctique et tuer Hitler. Pauvres SS. Une histoire particulièrement ridicule, mais curieusement divertissante.
The Tank Lords. Une histoire de la série Hammer’s Slammers, racontant les aventures d’un bataillon tankiste projeté dans le futur ou dans un monde parallèle (ce n’est pas clair). Ici, les Seigneurs des Tanks sont invités à participer à une guéguerre entre barons. Mais il s’agit d’un traquenard et l’escouade tankiste parviendra à s’en tirer grâce à un jeune eunuque pour qui les chars sont le siège de la demi-divinité. Une histoire longue comme c’est pas permis, ennuyeuse, dichotomique en diable; une grosse nullité militariste...
The Way We Die. La seule histoire vraiment personnelle de Drake, celle d’un commandant de char et de la vie ordinaire au Vietnam; enquiquiné par un lieutenant très à cheval sur les procédures et la hiérarchie, il va finir par le tuer. Très bon.
Ce qui ressort de ces histoires, c’est la paranoïa des individus et leur sens aiguisé de la bonne moralité. On dira que c’est le stress du combat. Mais Drake écrit généralement comme un étudiant appliqué, sans subtilité et sans originalité. Les nouvelles qu’il produit sont sans intérêt, on n’y apprend que peu, sauf sur le déroulement des opérations militaires, et après un ou deux textes, on a compris à peu près comment ça se passait. Autre faiblesse : pas assez de diversité. Autre faiblesse : les fins tombent souvent à brûle-pourpoint, en plein milieu de l’histoire, comme si l’auteur, ayant conclu sur la moralité de la chose, décidait que le reste n’était que fioritures et cessait abruptement son texte.
Quelques nouvelles pas mal, sans plus : The Dancer in the Flames, The Way We Die, Best of Luck.
The Military Dimension
David Drake
1991, Baen
édition originale 1991
273 pages
lecture : novembre 93
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