LA BLANQUETTE DE L'ANCIENNE. Une vieille dame qui habite encore chez sa fille rate sa traditionnelle blanquette de veau hebdomadaire et, prise de remords, se jette en bas de la fenêtre de l’étage.
LE SOUS-MARIN GRIS. Dans un pensionnat, Raoul vole des miettes de pain qu'il dispose dans son lit pour les manger la nuit en jouant. au sous-marin et à l'aviso.
GÂTEAU DE SABLE. Pour ne pas avoir à séparer un tout petit gâteau au miel qu'ils ont reçu, des prisonniers de guerre en 1942 l'offre tout, entier à l’un de leurs camarades qui le mange sans y porter attention, retenu par un livre.
LA VIE À L'ENVERS. Dans un hôpital, une jeune malade raconte comment sa compagne de.chambre ingurgite de la nourriture par l'anus et rejette des matières fécales par la bouche.
L’INCONVENANCE. Béatrice mène une guerre larvée contre son grand-père qui lui reproche rituellement de ne pas manger tout, son plat, mais quand elle se rebelle, il meurt.
SÉCHERESSE. Une mouche bleue regarde une guêpe se délecter d'un papillon blanc pris dans un piège.
LAFEMME-PAPYRUS- Une journée dans l'enfer quotidien d'une anorexique partagée entre une société obsédée par la nourriture et son propre dégoût.
LE SALON DE THÉ. Sur une terrasse de restaurant, les clients sont au comble du bonheur; ils mangent bien, il y a un orchestre de musique baroque et la bonne odeur du chocolat embaume l'air, Puis arrive un scooter avec son bruit infernal et ses odeurs de pétrole.
EN ATTENDANT SIMONE. Un homme, dont la femme vient de mourir, continue de répéter chacun des gestes du quotidien, notamment dresser la table pour deux, jusqu'à ce qu'on le retrouve mort à la même table, comme au milieu d'une conversation.
IRÈNE AU PAYS DES LÉGUMINEUSES. Une fève germe dans la narine d'une fillette.
TROC, Un Français en Bolivie offre à deux marins un énorme diamant contre un camembert, la nostalgie étant trop forte pour lui.
LA BOUCHE D'OMBRE. Une alcoolique est admise en thérapie où elle va de rechute en rechute jusqu'au moment où son médecin découvre qu'elle est l'assassin de son mari.
PIQUE-NIQUE. Durant la guerre de 40, une usine déménage ses pénates; employeur et employés se suivent en autos. Au dîner on fait un pique-nique. L'employeur mange un repas froid en compagnie de sa secrétaire et de son directeur, tandis qu’un modeste employé fait un repas chaud, gaillard au milieu de sa famille.
LES NOCES DE NEIGE. Un couple en voyage de noces se retrouve pris sous une avalanche. L'homme est mort mais la femme survit en trouvant dans les poches de son mari un quignon de pain trempé de sang.
MOUETTE À LA NORMANDE. Une mouette traverse une rue à pied car elle tire de peine et de misère un morceau de viande impossible à transporter autrement. Un automobiliste arrête et place le morceau de viande sur le trottoir pour préserver la vie de la mouette.
LA BELLE ET LA BÊTE. Une fille de vingt ans, boulimique et obèse, prend conscience des raisons profondes de sa dépendance à la nourriture. Pour elle, il s'agit d'une nouvelle naissance.
YENA. Un jeune bébé que sa mère vient d'arrêter d'allaiter va retrouver la chienne de la famille pour lui sucer un tétin.
LA MÈRE NOURRICIÈRE. Dans une prison de l'Inquisition, des prisonniers affamés se font une fête quand l'un d'eux reçoit un petit paquet de farine de seigle. Ils font une polenta qu'ils partagent religieusement. Un peu après, une lettre arrive pour le prisonnier l'avertissant que les cendres de sa grand-mère lui ont été expédiées quelques jours auparavant.. Jamais une mère ne méritât autant. le superlatif de nourricière.
Ce qu'on s'ennuie dans cette prose élégante, bien calibrée, riche, etc., etc. Ça s'inscrit dans le prolongement de la Nouvelle Vague, je crois, même si ça date du milieu des années quatre-vingts; en effet, le regard est, identique, c'est froid, lointain, immensément détaché, les sujets sont. banaux, les intrigues minimales; c'est l'atmosphère qui compte, elle qui est composée de détails coupés au scalpel. Il n'y a pas d'excès, pas de folie sinon un peu abstraite...
La meilleure nouvelle est PIQUE-NIQUE, dont les personnages ont une vraie épaisseur et qui raconte une histoire assez banale mais touchante. Le SALON DE THÉ est une amusante métaphore sur la place que fait la société moderne à la beauté et à la quiétude. Et LA VIE À L'ENVERS repose sur une idée secouante
Ce qu'on s'ennuie dans cette prose élégante, bien calibrée, riche, etc., etc. Ça s'inscrit dans le prolongement de la Nouvelle Vague, je crois, même si ça date du milieu des années quatre-vingts; en effet, le regard est, identique, c'est froid, lointain, immensément détaché, les sujets sont. banaux, les intrigues minimales; c'est l'atmosphère qui compte, elle qui est composée de détails coupés au scalpel. Il n'y a pas d'excès, pas de folie sinon un peu abstraite...
La meilleure nouvelle est PIQUE-NIQUE, dont les personnages ont une vraie épaisseur et qui raconte une histoire assez banale mais touchante. Le SALON DE THÉ est une amusante métaphore sur la place que fait la société moderne à la beauté et à la quiétude. Et LA VIE À L'ENVERS repose sur une idée secouante
Histoires de bouches
Noëlle Châtelet
Folio, 1987
186 pages
lecture : mai 94
Noëlle Châtelet
Folio, 1987
186 pages
lecture : mai 94
Merci pour cet excellent resume, le meilleur que j'ai vu en ligne.
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