Sur le trajet, cet aller simple, Aziz et Jean-Pierre développent une amitié étonnante. Pour encourager Jean-Pierre, qui est un jeune gars bien, idéaliste, Aziz invente un pays mythique dans un coin reculé du Maroc, un Eden, une image sur laquelle Jean-Pierre se jette et s'accroche. Arrivé au Maroc, Aziz et Jean-Pierre font la rencontre de Valérie, une jeune femme qui leur servira de guide, qui jouera le jeu d'Aziz et les emmènera au bout de leur rêve.
Ça n'ira pas tout à fait bien pour Jean-Pierre, une infection amibienne lui donnera son coup de mort. Après quelques jours de fièvre intense, Jean-Pierre s'éteint au milieu du désert, il n'aura pas vécu assez longtemps voir se réaliser ses rêves les plus chers : découvrir le mystérieux pays d'Aziz et faire publier le roman qu'il a écrit (roman qui s'intitule Un aller simple et qui décrit sa rencontre avec Aziz). Aziz ramène le corps de Jean-Pierre en France dans la plus totale indifférence. En plus, il se fait voler le corbillard. Il se rend donc dans le Nord de la France rencontrer les parents de Jean- Pierre. Parce que tout est roman en somme, il monte une histoire de prise d'otage pour expliquer l'absence de Jean-Pierre à ses côtés. Les parents se réconcilient avec la mémoire de Jean-Pierre. On offre une chambre à Aziz pour que jour après jour il vienne leur raconter ce fils renié. Aziz songe même à poursuivre l'œuvre de Jean-Pierre : Un aller simple.
Il y a toutes sortes de thèmes et d'images dans ce très court roman. L'apatride d'abord. Aziz et Jean-Pierre le sont : Aziz, enfant volé sans pays, et Jean-Pierre, le jeune homme qui abandonne son Alsace natale et que sa famille renie. Mais surtout le besoin de rêver, rêver sa vie et aider les autres à rêver la leur, comme Aziz le fait pour Jean-Pierre, et, plus tard, pour les parents de Jean-Pierre.
Un beau roman riche de ces deux thèmes que l'auteur entrelace comme de la dentelle très fine. Il y a surtout la manière Cauwelaert, si simple, si coulante et, du coup, impossible à décrire sinon que pour en dire, c'est le bonheur.
(Bémol : Cauwelaert fait des romans toujours trop courts...)
Un aller simple
Didier van Cauwelaert
1994, Albin Michel195 pages
lu: novembre 95
merci! bon travail! qu'est que tu pense est le meilleure thème du livre?
RépondreSupprimer-Julio