ATTENTION SPOILERS PARTOUT

mardi 21 décembre 2010

Solaris n° 104

En plus d'entrevues avec Joan Slonczewski (rigoureusement inconnue de moi) et de Norbert Spehner, on a droit à trois nouvelles plutôt moyennes.

D'abord, Pour une psychopathologie des cranio-câblés de Sion Hamou (un écrivain qui enseigne à San Francisco). Il s'agit du discours d'ouverture à la XIIe conférence internationale de cybertechnologie appliquée qui se tiendra sans doute un jour à Tucson, Arizona. C'est très mineur comme idée puisque ça consiste à faire le point sur un phénomène bien précis d'une science qui n'existe pratiquement pas à l'heure actuelle. L'auteur peut alors dire à peu près ce qu'il veut — et Hamou ne se gêne pas. Le texte est très amusant, drôle même, avec ses allusions littéraires, ses citations de travaux pittoresques et son jargon réaliste et cyberpunk à la fois. Ça donne ceci, par exemple : « Sur le plan anthropologique, l'apparition "d'isolats cybernétiques" comme les appelle très justement Herkowitz, ou encore le concept de "Transient Self', n'ont pas fini d'opposer les spécialistes. En effet, l'homme neural échappe au binôme traditionnel nature/culture pour laisser place à ce que les postmodernes qualifient à tort d–homo imago" ou parfois encore, d–homme déconstruit". » (p. 7) Ça fait savant et on rigole.

Daniel Sernine nous offre une nouvelle sans grand intérêt, Néons roses et bleus dans un salon désert, l'histoire d'un homme qui n'a jamais avoué son amour à la jeune fille qu'il convoitait. Après plusieurs années, il se décide à éliminer le courrier électronique et à détruire les fichiers concernés. C'est moyen, mais très bien écrit sur un mode atmosphérique et nostalgique. La plume de Sernine est ici très adéquate (encore que les lettres soient écrites dans un style très XIXe, ma chère) et si ça ne vole pas très haut, on se laisse bercer par la jolie petite mélodie.

Babel Airport d'Adrien Delage. Il y a tellement de réfugiés en provenance de partout dans le monde que le Québec, via Mirabel, est devenu une terre d'accueil assimilable à la tour de Babel. Des trombes d'étrangers aboutissent chez nous et une cacophonie monstre s'installe avec son cortège de misères. C'est franchement banal et ça s'oublie sans difficulté.

Solaris n° 104
hiver 1993
79 pages
lecture : juin 93

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