ATTENTION SPOILERS PARTOUT

samedi 18 décembre 2010

Solaris n° 99

Trois nouvelles : Le Pierrot diffracté de Laurent McAllister (un pseudonyme de Jean-Louis Trudel et Yves Meynard), ...Suspends ton vol d'Élisabeth Vonarburg et Revoir Nymphea d'Alain Bergeron (cette nouvelle a par ailleurs terminée deuxième à l'édition 1991 du concours Solaris, juste derrière la mienne, hin hin).

La nouvelle de Laurent McAllister est une assez bonne réussite sur un fond de violence urbaine très organisée (où des pachas achètent des zones municipales et les érigent en forteresse aux noms évocateurs : la zone Rommel, la zone Panzer, etc.) Les auteurs créent un monde extrêmement cohérent et fascinant, avec gadgets à la clé, tout ça excellent. Ils ruinent la fin de leur histoire, en en faisant une banale histoire dans l'histoire : une séance de thérapie pour un type qui a du mal à distinguer la réalité. Hum. Cette fin m'a floué, je dois le dire.

...Suspends ton vol. Élisabeth Vonarburg. Une autre nouvelle du cycle de Baïblanca. Une autre interrogation à tiroirs sur l'art, la peur, la place des autres dans une société normalisée. À mon avis, ça n'ajoute pas vraiment à son oeuvre. Il y a des facilités avec ce texte. Notamment avec la ponctuation où elle a tenté une approche intéressante mais qui ne garde pas sa cohérence de bout en bout.

Le texte d'Alain Bergeron m'a fortement déçu. C'est une pochade, une grosse rigolade tirée par les cheveux en même temps qu'un texte existentiel et métaphysique. Le mariage des deux n'est pas très réussi. Revoir Nymphea : deux pauvres types abandonnés sur une planète abandonnée ont leur chance de la quitter quand un vaisseau s'écrase et qu'un Noble galactique coordonne leurs travaux de réparations. Ils rateront leur chance, cependant. Le vaisseau du Noble s'envolera, explosera en plein ciel, et les deux naufragés resteront à la surface de la planète à rêver à Nymphea dont ils ne savent rien, au fond. Nymphea leur est un prétexte à rêver. On voit un peu les avenues de réflexion que ce texte propose —malheureusement, c'est le ton faussement goguenard qui tue l'idée...

Solaris n° 99
hiver-printemps 1992
88 pages

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