ATTENTION SPOILERS PARTOUT

dimanche 28 mars 2010

La saison de l'exil - Francine Pelletier

Chassée d'Arkadie (pour des raisons que j'ignore, n'ayant pas lu toutes les aventures de l'héroïne), Arialde Henke s'installe temporairement sur Antarctis, une colonie minière basée sur Titan. En attendant celui qui doit venir la rejoindre (le beau Jérémie, profession : délateur), elle va habiter chez un couple qui a eu la douleur de perdre son fils. En effet, Bénédict Vidal a subi un accident fatal en jouant au hockey et est maintenu artificiellement en vie à l'hôpital, son cerveau irrémédiablement mort.

Arialde est intriguée par le comportement de la mère de Ben qui croit qu'il s'agit d'un crime; son instinct maternel ne veut acorder aucun crédit à la thèse du suicide qui est la version officielle des évènements. Alors Arialde commence à sonder les gens, à les interroger, à mettre son nez là où elle ne devrait pas et à mener sa petite enquête personnelle.

De fil en aiguille, et de découvertes en rebondissements, Arialde va mettre à nue la vérité. Ben a été victime d'un assassinat. C'est son entraîneur, Basile Cormier, qui, désactivant l'écran magnétique du scaphandre qu'utilisent les hockeyeurs de Titan pour se protéger des coups, a causé un « accident » : la rondelle a frappé Ben et cassé son masque. La raison ? Lors d'un séjour sur Terre, Ben Vidal avait découvert la véritable identité de Cormier, une crapule et un bookie recherché. Se sentant menacé, Cormier a décidé de se défaire d'un possible gêneur.

L'affaire est réglée — encore que Cormier s'échappe d'Antarctis et que son destin ne nous soit pas connu au-delà. Ben Vidal a été assassiné, sa mère avait raison; elle peut donc maintenant vivre normalement son deuil.

Le déroulement du roman est moyennement intéressant, sans rien bouleverser. L'écriture oscille entre le compétent et le légèrement embarrassé. Disons que c'est neutre de ce côté-là : on ne s'ennuie pas, mais on n'est pas accaparé. Les choses se déroulent, voilà, on les regarde...

Il y a chez Pelletier, comme chez Johanne Massé, un problème de régulation de l'utilisation des noms et des titres des personnages — mais en moins pire.

On pourra aussi se désoler que Pelletier accorde tant de mérite à la profession de délateur, ce qui semble ne lui poser aucun dilemme moral. Elle s'était déjà mouillée dans un recueil de nouvelles, Par chemins inusités, avec un texte moralement inacceptable.

La Saison de l'exil
Francine Pelletier
Paulines Jeunesse-pop, 1992
152 pages
lecture : septembre 93

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