Buchwald est un columnist américain et un humoriste. Ces chroniques washingtoniennes datent de trente ans ou plus puisque le livre a été publié à l’origine en 1962. On lit ça comme on lirait un manuel d'anthropologie ou de sociologie particulièrement marrant. C'est que, depuis le temps, les choses ont bien changé.
Buchwald s'amuse de tout : de la paranoïa de ses compatriotes (1962 : Cuba et la Crise des missiles, la guerre froide risquait de devenir soudain passablement chaude), des habitudes ménagères (l'homme au travail, la femme au foyer, nous sommes au début des années soixante), les habitudes consommation (à la télé, déjà, l'excès de publicité), la violence, la haine raciale, la lourdeur bureaucratique, les politiciens véreux, idiots et méprisables, etc. Tout y passe. La politique, les sports, la télé, la bombe, la vie conjugale.
Un pareil livre est forcément inégal. Les chroniques ne sont pas toutes du même tonneau, et le meilleur y côtoie le franchement médiocre; sans compter que la nécessité des allusions politiques a perdu à la fois son impact et son sens. Certains évènements sont disparus de nos mémoires, donc les chroniques qui s'y rapportes laissent indifférent le lecteur.
J'ai quand même été agréablement surpris par la drôlerie vivace et un rien méchante (mais jamais trop, ce en quoi Buchwald est typiquement américain, ce peuple qui a peur de tout ce qui pique ou chatouille, ce peuple drabe par excellence), par son sens de la conversation et de la logique biscornue.
Au-delà de son humour, Buchwald est un humaniste tolérant. Certaines des chroniques les mieux senties portent justement sur la dénonciation des travers les moins supportables de ses compatriotes.
I Choose Capitol Punishment
Art Buchwald
édition originale 1962
224 pages
lecture : août 93
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