ATTENTION SPOILERS PARTOUT

lundi 17 janvier 2011

Le play-boy - Roger Borniche

À l'hôtel de la Murène, sur la Côte d'Azur, un vol important de bijoux et de diamants se produit chez des gens de la haute. Ça grogne et la police se jette sur cet os comme un chien bien dompté au service de l'aristocratie. La police de Marseille vient prêter main-forte à la police locale, vite débordée et en laquelle les autorités n'ont aucune confiance, puis enfin Paris envoie le célèbre inspecteur Roger Borniche, qui doit rogner sur ses vacances annuelles. Borniche est un héros national de la répression du banditisme ayant sous sa ceinture quelques spectaculaires résolutions de cas.

Ça se passe vers la fin des années cinquante dans le milieu chic et huppé des milliardaires, des avocats maffieux et des stars du cinéma. Un peu avant le vol à la Murène, le non moins célèbre Sergio Piana, le play-boy de la Côte, s'évade de prison. Comme le vol des diamants de la Murène ressemble à sa manière, les recherches s'orientent vers lui. Elles sont confuses les recherches et Borniche n'impressionne personne avec son flair défaillant. T out le monde tourne en rond, autant l'inspecteur Pédroni de la police marseillaise que notre ami Borniche. On interroge à gauche et à droite, on passe à tabac quelques éléments troubles de la pègre locale; l'enquête piétine lourdement.

À la fin, comme la lumière après un film, le puzzle se résout, de la plus brutale des manières, suite à une intuition de Borniche. Le coupable, c'est Fabrice, le petit ami du propriétaire de l'hôtel qui, écœuré de vivre en compagnie d'une vieille pédale de plus en plus appauvrie, s'accapare le contenu du coffre, camoufle admirablement ses traces (usant d'ingéniosité et de menaces là où il faut), fait passer son crime pour celui de Piana (que l'on a d'ailleurs arrêté en Italie avec un alibi en béton, ce qui a ramené à zéro l'enquête de Borniche et l'a forcé à regarder ailleurs) ) et tente de quitter la France pour se refaire une vie en Turquie. Borniche va l’y cueillir et Fabrice fait ses aveux.

Le milieu décrit est intéressant, celui de la France de l'après-guerre, le contraste entre les classes, les mille et une joies et misères du renouveau économique qui s'amorce et de la fin annoncé des restrictions. La peinture du quotidien est fascinante, comme de vieilles photographies sépia.

Le bon s'arrête là.

Parce que le reste, c'est pas bien fort. Au premier chef, il y a une énormité de personnages, une bonne douzaine, sinon plus, à qui l'auteur donne la parole et qui ont peu d'impact sur l'intrigue, servant surtout à allonger la sauce. L'intrigue elle-même est dissoute dans des scènes inutiles et des dialogues sans rapport. On perd son temps là-dedans.

Pourtant le roman s'avale (c'est fou et paradoxal, hein ?) tout rond. C'est comme un hamburger Macdonald, vide mais pas méchant au goût ; une fois avalé, on a encore faim.


Le Play-boy 
Roger Borniche 
1978, Le livre de poche 
édition originale 1971 
412 pages 
lu : septembre 95

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire