ATTENTION SPOILERS PARTOUT

lundi 24 janvier 2011

Paradoxe perdu - Fredric Brown

Paradoxe perdu. Il faut être fou pour concevoir une machine temporelle, en tous cas la logique tarabiscotée des paradoxes vous le fera devenir. Durant un cours de logique ennuyant au possible, Shorty McCabe suit le vol d'une grosse mouche bleue qui soudain disparaît. Il tend la main et sa main elle aussi disparaît. Shorty décide de suivre sa main et il disparaît à son tour. Il vient d'entrer dans une machine temporelle dysfonctionnelle et fait la connaissance de son inventeur. Ensemble ils iront à l'époque jurassique tuer quelques dinosaures. Puis Shorty reviendra au temps présent, ce qui causera une dernière boucle temporelle amusante. Un excellent texte rigolo et solide dans l'absurde.

Spectacle de marionnettes. Dans un bled de l'Arizona, débarque un jour un prospecteur, son âne et une créature extra-terrestre qui demande à parler aux dirigeants du gouvernement. L'ET est venu faire passer aux humains l'examen d'entrée de la confrérie galactique; son apparence est répugnante à dessein pour tester la tolérance des hommes. Ça marche bien... Puis l'ET se dégonfle littéralement et le prospecteur avoue que c'était une ruse, qu'en fait toutes les races de la galaxie sont humanoïdes. Ouf, font les humains, on aime mieux négocier avec des gens comme nous, la race maîtresse doit être humanoïde. Le prospecteur se dégonfle littéralement et l'âne dit : Humanoïde, vraiment ? La meilleure des nouvelles de ce recueil : l'ironie frappe juste.

Il y a quelques autres bonnes nouvelles : Schéma de principe, où des ET aspergent la Terre de défoliants pendant que deux jardinières nullement inquiètes vaporisent de l'insecticide dans un jardin. Obéissance, des ET gros comme des fourmis vont parvenir à s'établir sur une colonie lointaine grâce à un militaire généreux qui sacrifiera sa vie pour eux. Politesse, un Terrien parvient enfin à entrer en communication avec un Vénusien en l'insultant copieusement, ce qui est pour le Vénusien la forme de politesse la plus raffinée.

Les textes sont généralement pessimistes, ironiques et sans rémission pour les failles humaines. Les meilleures proposent parfois le sacrifice d'un individu isolé ou une approche basée sur l'ouverture à la différence pour résoudre les problèmes. Beaucoup, beaucoup de textes sont terriblement datés. Certains sont même un peu pathétiques : Les Ondulats et Deux poids, deux mesures. Ça se lit agréablement, même si l'impact est un peu tombé et que les chutes ne surprennent plus (déjà que j'avais lu ce recueil à sa sortie en 1974, même si consciemment je ne souvenais de pas grand-chose). Ça a le parfum poussiéreux des choses légèrement désuètes. Spectacle de marionettes est un classique toute catégorie

Paradoxe perdu
Fredric Brown
Calmann-Lévy, 1973
Textes tirés de Paradox Lost et d'Angels and Spaceships
193 pages
lecture : juillet 93

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